Six membres de la Commune: les citoyens J. Vallès, Ch.Longuet, Pillot, Bergeret, Lonclas et Urbain, sont délégués pour visiter les gardes nationaux dans les forts, casernes, casemates, et tous lieux de réunions.
Trois membres de la commune, les citoyens Miot, Gambon et Victor Clément, sont délégués pour visiter les prisons, faire une enquête sur l’état des détenus, et s’informer de la cause de leur détention.
Tout membre de la Commune a le droit, s’il est muni de sa carte, de pénétrer à toute heure dans tout bâtiment public, civil ou militaire.
Le citoyen Raoul Rigault, délégué à la sureté générale, a donné sa démission; il a été nommé membre de la commission de sureté. Le citoyen Cournet a été nommé délégué à la sureté générale. Le citoyen Chalain est sur sa demande, adjoint à la commission de sureté générale.
Nous sommes en mesure d’annoncer que d’ici à peu de jours, il aura dans le prix des denrées, une baisse très sensible grâce à l’activité du délégué de la Commune aux subsistances, qui a assuré à Paris un immense et régulier approvisionnement. Le prix du beurre, de la viande et d’autres denrées, deviendra inférieur à ce qu’il était il y a trois semaines.
Ce matin, à la Belle-Epine, dans une reconnaissance faite par le 185e bataillon, en avant de la barricade de Villejuif, 40 hommes du bataillon ont été menacés d’être enveloppés par deux compagnies de cavaliers versaillais. La plus grande partie des fédérés a pu se replier; quatre gardes seulement, plus avancés que les autres n’ont pu suivre le mouvement. Se voyant cernés, ils ont sur l’injonction de l’officier commandant une des compagnies, mis bas les armes, et aussitôt sur un signe de l’officier ils ont été fusillés. L’un deux a pu, mourant, regagner les lignes; il est peut-être mort à présent à l’hôpital Bicêtre, où on l’a transporté. Dans un mouvement offensif pris par le bataillon, le corps du citoyen Colson, l’un deux, a pu être emporté par ses camarades. […]
[…] Vu la belle conduite de la batterie de la porte Maillot, le délégué à la guerre lui accorde, à titre de récompense municipale, et au nom de la Commune, trente revolvers. Le comité central d’artillerie sera chargé de la distribution.
N.-B. Cette batterie, quoique non habillée ni équipée, s’est tenu vaillamment à son poste de combat.
A partir d’aujourd’hui, les portes ouvertes pour le ravitaillement s’ouviront à cinq heures du matin et fermeront à sept heures du soir.
Le délégué à la guerre,
Cluseret.
Considérant qu’il est nécessaire d’organiser dans le plus bref délai, l’enseignement primaire et professionnel sur un modèle uniforme dans les divers arrondissements de Paris; considérant qu’il est urgent de hâter partout où elle n’est pas encore effectuée la transformation de l’enseignement religieux en enseignement laïque: le délégué de la Commune à l’enseignement arrête: 1. Une commission est instituée sous le nom de commission d’organisation de l’enseignement; 2. Elle est composée des citoyens André, Dacosta, Manier, Rama, Sanglier.
E. Vaillant.
Mairie du IIIe arrondissement. Nous informons les parents des élèves qui fréquentent nos écoles qu’à l’avenir toutes les fournitures nécessaires à l’instruction seront données gratuitement par les instituteurs, qui les recevront de la mairie.
Il faut en finir avec un abus coûteux pour la Commune. Certains officiers briguent à l’envi, sabres et galons; puis, repoussés par leurs hommes, se retirent avec l’équipement et les armes qui ne leur appartiennnet plus. Les chefs de légion, et, après eux, les chefs de bataillon, sont chargés de faire rentrer au magasin central ce qui est le bien propre des légions et bataillons.
La commission de la guerre,
Arnold, Avrial, Delescluze, Ranvier, G. Tridon.
Hier 29, la ville de Paris présentait une animation à laquelle on n’était plus accoutumé depuis longtemps: on savait que les francs-maçons devaient essayer leur dernière démarche pacifique en allant planter leurs bannières sur les remparts de Paris, et que s’ils échouaient, la franc-maçonnerie toute entière devait prendre parti contre Versailles. […]