Considérant que les grades de généraux sont incompatibles avec l’organisation démocratique de la garde nationale et ne sauraient être que temporaires:
Art. 1er. Le grade de général est supprimé. Art. 2. Le citoyen Ladislas Dombrowski, commandant de la 12e légion, est nommé commandant de la Place de Paris, en remplacement du citoyen Bergeret appelé à d’autres fonctions.
La Commission exécutive,
Cournet, Delescluze, Félix Pyat, Tridon,
Ed. Vaillant, Vermorel.
Les citoyens soussignés, appartenant au 66e bataillon de la garde nationale de Paris déclarent que Marguerite Gainder, épouse Lachaise, cantinière audit bataillon, demeurant rue Sedaine, 65, a, dans le combat du 3 courant, en avant de Meudon, tenu une conduite au-dessus de toute éloge et de la plus grande virilité en restant toute la journée sur le champ de bataille, malgré la moisson que faisait autour d’elle la mitraille, occupée à soigner et panser les nombreux blessés, en l’absence de tout service chirurgical. En foi de quoi, nous venons appeler votre attention sur ces actes, afin qu’il soit rendu justice au courage et au désintéressement de cette citoyenne, républicaine des plus accomplies. Salut et fraternité.
L’armée de Versailles a cueilli ses lauriers. Le général marquis de Gallifet, qui a le commandement d’une brigade, les a teints du sang de nos frères ; il a reçu pour ce haut fait d’armes les félicitations et les remerciements de MM. Thiers et Picard, ces sauveurs de l’ordre et de l’Assemblée rurale !
Lundi 10 avril 1871
Hier dimanche, à trois heures, a passé sur les boulevards, se rendant de la place Vendôme au Père-Lachaise, le cortège funèbre du colonel Bourgoin, tué à Neuilly. Des bataillons de Montmartre, sapeurs et musique en tête, le 55e bataillon du quartier St-Louis et beaucoup de gardes nationaux précédaient ou suivaient le corbillard, décoré de drapeaux rouges. Des membres de la Commune et le citoyen Pauvert, délégué aux télégraphes, conduisaient le deuil. On évalue à près de cent mille personnes la foule qui suivait le convoi funèbre. Arrivé au cimetière, le citoyen Allix, membre de la Commune, s’est exprimé en ces termes:«Nous sommes en présence d’une douleur bien cruelle! Bourgoin, à peine âgé de 36 ans, vient de tomber victime de son dévouement à notre noble cause. Loin de nous abattre, ce malheur ne doit nous inspirer qu’un seul sentiment, qu’un seul cri: vengeance! et cette barbarie, cette cruauté de Versailles nous prouve une fois de plus que nous devons poursuivre jusqu’au bout notre oeuvre de délivrance! La mort qui couche ici notre pauvre ami est le triomphe de la liberté!»
Citoyens,
Informé qu’il se faisait en ce moment une nouvelle guillotine, payée et commandée par l’odieux gouvernement déchu (guillotine plus portative et accélératrice). Le sous-comité du XIe arrondissement a fait saisir ces instruments serviles de la domination monarchique et en a voté la destruction pour toujours. En conséquence, la combustion va être faite sur la place de la Mairie, pour la purification de l’arrondissement et la consécration de la nouvelle liberté, à dix heures, 6 avril 1871.
Les membres du sous-comité en exercice, soussignés: David, Capellaro, André, Idjiez, Dorgal,
C. Favre, Perier, Collin.
Mardi 11 avril 1871
Appel aux citoyennes de Paris,
[…] Nos ennemis, ce sont les privilégiés de l’ordre social actuel, tous ceux qui ont toujours vécu de nos sueurs, qui toujours se sont engraissés de notre misère…
Ils ont vu le peuple se relever en s’écriant: «Pas de devoirs sans droits, pas de droits sans devoirs!… Nous voulons le travail, mais pour en garder le produit… Plus d’exploiteurs, plus de maîtres!… Le travail et le bien-être pour tous, -le gouvernement du peuple par lui-même,- la Commune, vivre libres en travaillant, ou mourir en combattant!…»
Et la crainte de se voir appelés au tribunal du peuple a poussé nos ennemis à commettre le plus grands des forfaits, la guerre civile! […]
Un groupe de citoyennes
Dépêches télégraphiques
8 heures du soir.
Forte canonnade sur toute la ligne des forts du sud. Les Versaillais s’avancent. Nos troupes font bonne contenance. Mousqueterie très-vive, surtout aux forts de Vanves et d’Issy.
Minuit
Mon aide-de-camp revient des forts avec rapports des trois commandants et du général Eudes. Tout va bien.
Le délégué à la guerre, E. Cluseret.
La Commune de Paris, considérant que la colonne impériale de la place Vendôme est un monument de barbarie, un symbole de force brute et de fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte permanente des vainqueurs aux vaincus, un attentat perpétuel à l’un des trois grands principes de la république française, la fraternité, décrète : Article unique. La colonne de la place Vendôme sera démolie.
Les soussignés, membres de la délégation communale du 1er arrondissement,
considérant,
que le vote à bulletins secrets est immoral au premier chef;
qu’il ne peut y avoir de vraie démocratie et d’élections libres que là où les électeurs acceptent la responsabilité de leurs actes.
Emettent le voeu qu’aux prochaines élections, le vote nominal ou à bulletins ouverts soit seul autorisé.
Toussaint, Winant, Tanguy, Sallée.